Le risque inondation

Mis à jour le 31/03/2023

Les différents types d’inondations

Il existe différents types d’inondations.

Le débordement direct

Ce type d’inondation comprend les phénomènes de crue ou de submersion marine.

La crue

On parle de crue lorsqu’un cours d’eau sort de son « lit mineur » pour occuper son « lit majeur ». Elles peuvent être provoquées par de fortes pluies, la fonte des neiges ou encore la rupture d’un ouvrage de retenue.

La submersion marine

On parle de submersion marine lorsque l’inondation se produit par la propagation de l’eau issue du milieu marin dans les terres, soit directement sur le littoral, soit en remontant les cours d’eau (phénomène fluvio-maritime).

Dans les estuaires, la submersion marine résulte de la conjonction de fortes marées avec des situations dépressionnaires et des vents importants. Le phénomène est plus ou moins amplifié par l'importance du débit des fleuves. Ainsi, une submersion marine peut survenir lors des grandes tempêtes. Cela a été le cas lors des deux tempêtes successives des 26 et 27 décembre 1999 : de nombreuses communes riveraines de l’estuaire de la Gironde et de la Garonne ont été inondées et de nombreuses digues endommagées.

Dans la nuit du 27 au 28 février 2010, la tempête Xynthia a entraîné la submersion des digues et des remblais côtiers et leur rupture en certains endroits, provoquant des inondations meurtrières notamment en Vendée et en Charente-Maritime. La tempête Xynthia a également occasionné de nombreux dégâts sur le littoral girondin (notamment le bassin d’Arcachon) et sur les communes situées le long de l’estuaire de la Gironde (à Saint-Louis-de-Montferrand en particulier).

La prise en compte du risque de submersion marine

L’importance des submersions marines générées par la tempête Xynthia a conduit l’État à prendre de nouvelles mesures face à ce risque, notamment par :
- la création d’une alerte « grande vagues »,
- la prescription prioritaire de nouveaux PPR Submersion Marine,
- la mise en place d’un programme d’aide au renforcement des digues.

Concrètement, en Gironde, la meilleure prise en compte de ce risque s’est traduite par la prescription du plan de prévention du risque de submersion marine (PPRSM) du Bassin d’Arcachon et la révision du PPRI de l’agglomération bordelaise.

Les autres types d’inondations

Le débordement indirect

Ce phénomène se produit quand les eaux remontent par effet de siphon (c’est-à-dire par les nappes phréatiques, les réseaux d’assainissement et de collecte des eaux pluviales).

La stagnation d’eaux pluviales

Elle peut être liée à l’incapacité des sols ou des réseaux de collecte à absorber suffisamment l’eau de pluie et, lors des orages importants, peut générer des poches d’inondation localisées.

Les inondations par ruissellement

Elles surviennent généralement suite à des orages importants, qui provoquent une saturation des réseaux d’évacuation des eaux pluviales (fossés, cours d'eau…).

La remontée de nappes

Qu’est-ce qu’une nappe phréatique ?

Les nappes phréatiques sont des masses d’eau contenues dans les fissures du sous-sol ; elles sont accessibles généralement par des puits ou par des forages. Leurs exutoires naturels sont les cours d’eau et les sources. Toutefois, une nappe phréatique peut avoir une couche imperméable au-dessous (comme un plancher) et au-dessus (comme un toit) : elle est alors dite « captive ».

Les nappes sont alimentées par la pluie :

  1. Une première partie de l’eau est évaporée en surface ;
  2. Une seconde partie s’infiltre légèrement, elle est reprise plus ou moins vite par l’évaporation et par les plantes.
  3. Une troisième partie s’infiltre plus profondément : on dit alors que la pluie recharge la nappe phréatique.

C’est généralement durant l’hiver que cette recharge survient, car :

  1. les précipitations sont les plus importantes,
  2. l’évaporation est faible,
  3. la végétation est peu active et ne prélève pratiquement pas d’eau dans le sol.

Ainsi, le niveau des nappes s’élève rapidement en automne et en hiver, jusqu’au milieu du printemps. Chaque année en automne, avant la reprise des pluies, la nappe atteint ainsi son niveau le plus bas de l’année : cette période s’appelle l'« étiage ».

Lorsque plusieurs années humides se succèdent, le niveau d’étiage peut devenir de plus en plus haut. Si des pluies exceptionnellement fortes surviennent alors que le niveau d’étiage est inhabituellement élevé, la nappe peut alors atteindre la surface du sol.

La composition des sols, facteur déterminant

Toutes les roches ne laissent pas passer l’eau de la même manière. Ainsi, le phénomène de remontées de nappes se produit le plus souvent dans certains types de calcaires, notamment dans les couches aquifères de la craie. Au contraire, dans les sols sableux, l’eau est rapidement absorbée.

Des conséquences diverses sur les constructions

Les remontées de nappes phréatiques peuvent déboucher sur des débordements, des ruissellements ou des inondations. Les conséquences sont diverses :
- inondations de sous-sols, de garages semi-enterrés ou de caves ;
- fissuration d’immeubles, en particulier ceux comportant plusieurs niveaux de sous-sols ou de garages ;
- remontées de cuves enterrées ou semi-enterrées, de piscines ;
- désordres sur les réseaux routiers et voies de chemin de fer (tassements) ;
- remontées de canalisations enterrées ;
- pollutions (dispersion de déchets, peintures, solvants, engrais).

Le risque de remontée de nappes phréatiques en Gironde

Une étude a été confiée au BRGM afin de déterminer la sensibilité de chaque commune à ce risque.

Consultez la carte du site  http://www.georisques.gouv.fr/dossiers/inondations/cartographie_remontee_nappe pour visualiser cette sensibilité en Gironde.

Que faire face à ce risque ?

 Le phénomène de remontée de nappe ne peut pas être évité, mais certaines précautions peuvent être prises pour réduire les dégâts dans les zones sensibles :

  • éviter la construction d’habitation, 
  • respecter des règles préventives de construction lors de la réalisation de sous-sol (caves, garages), 
  • ne pas prévoir d’aménagements collectifs ou d’infrastructures.

Les facteurs aggravants

Plusieurs facteurs naturels peuvent jouer sur l’importance d’une inondation :
- les pluies : leur intensité, leur répartition (notamment dans le bassin versant) ;
- la neige : lors de sa fonte, elle vient parfois s’ajouter à la pluie et ainsi augmenter le phénomène ;
- le cours d’eau lui-même : sa surface, sa pente, la présence d’obstacles, la couverture végétale ont pour effet d’accélérer ou de ralentir les écoulements ;
- le sol et le sous-sol, en fonction de capacité d’absorption et d’infiltration ;
- le vent, qui modifie la surface des plans d’eau ;
- la surcote atmosphérique qui augmente la hauteur du plan d’eau au large ;
- la rupture d’ouvrage, notamment des digues, phénomène particulièrement dangereux du fait de la libération brutale des eaux;
- les tsunamis.

Les effets du climat océanique sur les inondations en Gironde

Les phénomènes orageux sont coutumiers dans tout le Sud-Ouest de la  France : il arrive en effet fréquemment qu’une masse d’air polaire descende et se stabilise aux environs du Portugal (phénomène dit de « goutte froide »). La confrontation de cette masse d’air avec l’air chaud continental engendre une situation propice aux déclenchements d’orages. Ces manifestations, plus localisées que les tempêtes, peuvent être particulièrement dévastatrices, comme ce fut le cas le 15 juillet 2003.

En raison de son climat océanique, la Gironde subit l’alternance de violents orages en été et de longues séquences pluvieuses en hiver, provoquant des inondations.

229 communes du département présentent des risques de débordement de cours d’eau cartographiés. De très nombreuses autres communes peuvent être l’objet de débordements plus localisés, notamment en cas d’orages importants (cas de la commune de Sainte-Eulalie à l’été 2013). Elles sont situées pour la plupart le long de la Garonne, de la Dordogne, de l’Isle, de la Dronne, du Dropt et de l’estuaire de la Gironde ainsi qu’autour du Bassin d’Arcachon.

L’action de l’homme est aussi déterminante :

  •  Les déboisements et les feux de forêt ont un impact sur les capacités d’absorption et d’infiltration des sols ;
  •  Les pratiques culturales (désherbage, plantation des rangs de vignes ou des vergers dans le sens de la pente...) peuvent avoir un impact sur la vitesse d’absorption ou de ruissellement des eaux ;
  • Les villes et les infrastructures engendrent un phénomène d’imperméabilisation. L’eau ne s’infiltre pas suffisamment, ce qui provoque une surcharge des réseaux d’évacuation.

 

Que faire face à ce risque ?

 AVANT : S’INFORMER et PRÉVOIR

S’informer :

  • Sur la fréquence et l’importance du risque d’inondation. 
  • Sur le niveau des eaux et les abris. 

Prévoir : une réserve d’eau potable,

Où et comment s’informer ?

  • Auprès de votre mairie, de la préfecture de la Gironde, de la direction départementale des territoires et de la mer.
  • Sur internet via:

Le Réseau national des données sur l’eau : http://www.rnde.tm.fr
Le site dédié aux risques majeurs du Ministère de l’Écologie et du Développement durable : www.prim.net

 PENDANT : LES GESTES ESSENTIELS

Il faut :

  • Se tenir informé(e) (mairie, radio)
  • Fermer les portes et les fenêtres
  • Fermer le gaz et l’électricité
  • Se mettre si possible à l’étage ou en hauteur
  • Suivre les consignes d’évacuation des lieux
  • Mettre les objets de valeurs et produits polluants en sécurité
  • Laisser les lignes téléphoniques disponibles pour les secours
  • Noter que les enfants seront pris en charge par leurs enseignants

 APRÈS : SÉCURISER

Il faut : 

  • Aérer, désinfecter puis chauffer les pièces
  • Attendre que les pièces soient sèches pour rétablir l’électricité
  • Demander à la mairie si l’eau est potable
  • Lister les dommages dus à l’inondation